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La qualité de l'eau

La qualité de l’eau potable en France : et si on en parlait ?

Nous buvons tous quotidiennement de l’eau , toutefois, deux tiers de la population française boit l’eau du robinet et un tiers boit de l'eau "en bouteille".

Mais, ces eaux sont-elles toujours de bonne qualité et quels sont les contrôles qui sont effectués pour s’en assurer ?

Les étudiants relais santé du Simpps de l'Université de Toulouse ont mené l'enquête.

L'eau : un élément vital

Que l’on consomme l’eau du robinet ou l’eau en bouteille, l’eau est indispensable : c’est un besoin essentiel pour le corps humain, elle assure le bon fonctionnement de nos organes.

L'eau  :

  • Maintient le volume de sang dans le corps
  • Maintient le niveau de salive
  • Régule la température du corps
  • Élimine les déchets métaboliques et toxiques de l’organisme tout en conservant les sels minéraux essentiels à notre santé
  • Favorise le renouvellement cellulaire de la peau

En France, la recommandation est de boire 30 mL par kilo de poids corporel, soit entre 1 L et 1,5 d'eau (auxquels s'ajoute l'eau contenue dans les aliments).

Plutôt eau du robinet ou eau en bouteille ?

L’eau du robinet a une empreinte carbone plus faible que l’eau en bouteille : elle ne nécessite aucune fabrication d’emballage, aucun transport, ni aucun recyclage.

Des microparticules (résidus de pesticides ou micro plastiques) peuvent être retrouvées dans les deux eaux. L’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) affirme que les résidus de pesticides qui peuvent être retrouvés dans l’eau du robinet n’ont aucun risque sur la santé car la quantité ne dépasse pas la valeur réglementaire.

En ce qui concerne l’eau en bouteille, jusqu’à ce jour, aucune étude ne s’est penchée sur les effets que l’accumulation de micro plastiques - retrouvées dans certaines bouteilles d’eau vendues en France – a sur notre santé.

L'eau du robinet

D'où provient l'eau du robinet ?

Contrairement aux croyances populaires, l’eau que nous buvons ne vient pas des stations d'épuration. Elle est pompée dans les nappes phréatiques, qui sont des réservoirs souterrains naturels à 62% et dans les eaux de surfaces comme les rivières, les fleuves, les lacs à 38%.
Ces espaces de stockage naturels sont alimentés en eau par les précipitations, la neige et les ruissellements.


Avant d’arriver à nos robinets, l’eau est acheminée jusqu’à des stations de potabilisation pour y être traitée. Elle est traitée selon la qualité de la ressource : en général, une filtration et une désinfection suffisent. On y ajoute finalement du chlore afin d’éviter le développement de microbes lors de sa circulation dans les canalisations. Pas de panique, il s’évapore rapidement.

L’eau du robinet est-elle contrôlée ?

La France applique la réglementation de l’Union Européenne, la norme la plus protectrice au monde. Un chiffre à retenir : 0,1 microgramme/litre, seuil maximal autorisé pour un micro polluant dans un litre d’eau. L’eau du robinet est donc soumise à des législations très strictes et est sujette à presque 15 millions de contrôles chaque année1.

C’est l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui réalise ces contrôles dans des laboratoires. Elle analyse notamment les taux en bactéries, nitrates, pesticides, aluminium, et en calcium.

D’après le rapport de l’ARS sur la qualité de l’eau en France en 2021, 98,3% de la population a été alimentée par de l’eau respectant les limites de qualité réglementaires pour les paramètres microbiologiques, 82,6% par de l’eau respectant les critères en termes de pesticides et 99,3% par de l’eau en accord avec la législation sur le taux de nitrate.


L’eau du robinet : Impact sanitaire et environnemental

L'impact sur la santé

La grande majorité des analyses de l'eau ne révèle rien d'alarmant, mais certains réseaux montrent des niveaux de certaines molécules au-delà des seuils de qualité. Cela ne veut en aucun dire que l’eau est toxique, donc l'eau va continuer d'être distribuée, tant qu'elle ne dépasse pas un second seuil, appelé "valeur sanitaire maximale" (Vmax).

En revanche, l’Anses n’est pas en mesure de fournir de valeur sanitaire maximale pour 23 pesticides ou métabolites car il y a très peu de connaissances scientifiques sur cela et sur les limites toxicologiques. Il existe très peu d’études approfondies sur l’impact que ces résidus de pesticides ont sur la santé humaine.

L'impact sur l’environnement

Un faible pourcentage de produits phytosanitaires (produits de protection des plantes) diffuse dans l'environnement. Leurs substances actives peuvent être dégradées en métabolites, en fonction de leurs propriétés et des conditions physico-chimiques qu'elles rencontrent dans le sol.
Ainsi, des résidus de substances phyto protectrices et les métabolites qui en résultent peuvent se retrouver dans le sol, les eaux de surface et souterraines, les sédiments, les plantes et même dans l'atmosphère. Une fois présents dans les ressources en eau, sans procédés de traitement appropriés, ils sont susceptibles d'être détournés dans l'eau distribuée aux consommateurs.

L’eau en bouteille

L’eau minérale naturelle

L'eau minérale naturelle est un eau d’origine souterraine, microbiologiquement saine et qui contient des propriétés particulières et stables (contient des minéraux). Cette eau est soumise à une réglementation très stricte et ne peut être que très peu traitée. Elle n’est pas désinfectée au chlore.

L’eau de source

L'eau de source (encadrée par l'académie de médecine) est une eau d’origine souterraine, microbiologiquement saine et protégée contre les risques de pollution (selon le code de la santé publique). L’eau de source est soumise à la même réglementation que l’eau minérale naturelle ; elle ne contient pas de minéraux.

Et les contrôles ?

Tout comme l’eau du robinet, l’eau en bouteille est contrôlée par l’ARS. En 2020, sur les 120 000 mesures effectuées, 99,9 % des analyses étaient conformes aux limites de qualité fixées par la réglementation.

L'eau en bouteille : impact sanitaire et environnemental

L'Impact sur la santé

Selon une étude réalisée par l’Association Agir pour l’environnement, la grande majorité des eaux en bouteilles contiennent des micro plastiques*. Les hypothèses quant à l’origine de cette pollution seraient la dégradation de la bouteille (notamment sous l’effet de la température ou du soleil), son vieillissement ou la fragmentation du bouchon de la bouteille.
Il y a cependant trop peu d’études approfondies sur l’impact des microplastiques sur la santé humaine. En 2019, l’OMS se disait elle-même incapable de trancher en raison du nombre insuffisant d’études.

* Étude de l’association Agir Pour l’Environnement publié en juillet 2022 : "Nous buvons du plastique !"

L'impact sur l’environnement

Les bouteilles en plastiques sont un désastre environnemental : elles représentent le déchet plastique, comme la forme de déchets plastiques que l’on retrouve le plus dans l’ensemble des eaux vives en Europe (océans, mers, fleuves, rivières...)